jeudi 6 octobre 2011

S.IV : I, 2. Les trois formes du manque d'objet.



deuxième leçon du séminaire "La relation d'objet" (28 novembre 1958)
 "Les trois formes du manque d'objet".

Des psychanalystes ont écrit sur l'objet, plus précisément "génital" .. lectures instructives ..
Pour Renan "la bêtise humaine donne une idée de l'infini". Il aurait pu ajouter "et les divagations
théoriques des psychanalystes", car c'est frappant de voir à quelles difficultés extraordinaires
ont été soumis leurs esprits à la suite des énoncés, si abrupts et étonnants, de Freud.

Freud nous a apporté que : l'idée d'un objet harmonique
qui par sa nature achèverait la relation entre le sujet et l'objet est parfaitement contredite
tant par l'expérience analytique que par l'expérience commune, et de l'homme et de la femme.

Et s'il y a de l'analyse, c'est justement parce que l'harmonie dans ce registre est problématique :
il y a ds ce registre une béance, quelque chose qui ne va pas. (Malaise dans la civilisation,ou
Les nouvelles conf. sur la psychanalyse n°31) Ce qui ns amène à nous questionner sur l'objet.

L'expérience et la doctrine freudienne situent cet objet :
1. l'objet c'est ce qui se présente dans une quête, quête d'un objet perdu. Il s'agit
de l'objet retrouvé,pris dans une recherche (opposé à la notion d'objet "achevant" un sujet autonome).

2. l'objet en question est celui qui surgit de l'exercice du système primaire de plaisir 
avec la notiond""objet halluciné sur fond de réalité angoissante"".
(Opposée à cela, une pratique analytique avec la notion de l'objet réduit au réel, où ce qu'il s'agit de
retrouver c'est le réel : l'objet se détachant non sur fond d'angoisse, mais sur fond de réalité commune,
avec comme terme de la recherche analytique de s'apercevoir qu'il n'y a pas de raison d'en avoir peur,
"peur" étant à distinguer d"angoisse").

3. l'objet de la réciprocité imaginaire, quand dans la relation sujet/objet les deux places
sont occupées par le sujet : au fond de toute relation à l'objet il y a identification à celui-ci.
Une certaine pratique analytique moderne fait de l'identification un impérialisme :
"puisque tu peux t'identifier à moi et moi à toi, et que de nous deux c'est moi le meilleur modèle .."
l'adaptation à la réalité et le but idéal est "l'identification au moi de l'analyste".
Un tel maniement de la relation d'objet peut conditionner une déviation extrême, 
en particulier dans la névrose obsessionnelle :
la névrose obsessionnelle comme notion structurante, et l'obsessionnel
comme acteur qui assume certains actes comme s'il devait se mettre à l'abri de/par la mort.
=> montrer qu'il est invulnérable, s'exercer à un domptage qui conditionne son approche d'autrui :
dans une sorte d'exhibition il montre jusqu'où il peut aller dans cet exercice qui ressemble à un jeu,
y compris dans son caractère illusoire de montrer jusqu'où peut aller un autre, son double.
Il faut pour cela qu'il y ait une sorte d'Autre/Spectateur, là réside le plaisir.

Il sait que ce qu'il fait est à fin d'alibi, que le jeu ne se joue pas exactement où il se trouve lui,
que ce qui se passe n'a pas pour lui de véritable importance.
Mais ce qui est inconscient c'est qu'il ne sait pas quelle place il occupe, ni d'où il voit tout cela.
 Nous savons que c'est lui qui mène le jeu. Mais pour savoir où ce jeu est mené
il faut introduire la notion d'objet, de l'objet significatif pour un tel sujet

Cette objet ne peut être défini en termes de relation duelle, ou de notion d'objet telle que définie dans
Evolution de la psychanalyse et La clinique psychanalytique. Nous verrons où cela mène ..

Dans une situation si complexe la notion d'objet ne peut être donnée dès l'abord,
cet objet qui participe d'un jeu d'illusion, de triche, de rétorsion agressive
qui consiste à aller aussi près que possible de la mort tout en étant hors de portée des coups,
car il a "mortifié", "tué" à l'avance le désir chez lui.
La notion d'objet est infiniment complexe, à approfondir sans cesse pour savoir de quoi on parle,
c'est à dire : démontrer ce que ce sujet a articulé sans le savoir pour un Autre "spectateur",
en place de quoi il met l'analyste, à mesure que le transfert avance.

L'auteur en question manie la relation d'objet dans le cas de l'obsédé comme une scène de cirque,
où Auguste et Chocolat s'administrent des claques en alternance !=> descendre dans l'arène
par peur d'en recevoir pendant que le sujet en donne à proportion de son agressivité .. là-dessus
arrive un Mr Loyal "ce n'est pas raisonnable, bouffez-vous plutôt mutuellement votre bâton,
vous l'aurez alors à la bonne place, c'est à dire "intériorisé" !!..
 Cela apparaît sur fond de caractère profondément oral de la relation d'objet :
prendre ainsi la relation duelle pour réelle soumet la pratique aux lois de l'imaginaire
avec pour aboutissement de cette relation d'objet le fantasme d'incorporation phallique.

Donc non seulement l'expérience ainsi menée révèle ses paradoxes, en ne menant pas vers
l'accomplissement idéal, mais l'accomplissement in fine de cette relation duelle révèle
qu'au 1er plan l'objet imaginaire privilégié est le phallus.
Et que pour comprendre la relation d'objet il faut penser le phallus comme étant
non pas un élément médiateur, mais un élément tiers.
C'est ce que montrait mon schéma de l'année dernière en conclusion de l'analyse du signifiant,
où nous avait menés l'exploration de la psychose.

Je vous le propose cette année comme introduction, comme schéma inaugural de la relation d'objet,
Je ne trouve pas de schéma du triangle imaginaire Mère-Enfant-Phallus (M.E.Phallus)
il faut donc regarder les deux que je mets ici en ne considérant que la partie du haut :













Toute relation imaginaire est modelée sur le rapport fondamental mère-enfant et sa problématique.
C'est un rapport qui donne l'idée qu'il s'agit d'une relation réelle uniquement,
 et une certaine psychanalyse actuelle essaie de la réduire à n'être
qu'une affaire de développement de la relation initiale mère-enfant, et à ses traces et reflets.
Mais dès qu'on fait intervenir cette seule relation imaginaire
se révèle un point-clé au centre de celle-ci : le phallicisme imaginaire,
aussi bien dans l'expérience analytique que dans la théorie.
Et toute tentative de le réduire à des données uniquement réelles, sans tenir compte
qu'on peut être dans l'imaginaire, dans le symbolique, ou dans le réel, conduit à des impasses.

Un dernier trait sur la conduite de la relation duelle par ces praticiens : quand l'analyste
entre dans le jeu imaginaire de l'obsessionnel, insiste pour qu'il reconnaisse son agressivité,
lui fait replacer l'analyste dans une relation duelle (belle analyse des "réciproques" !) :
on nous dit que la preuve de la méconnaissance de la situation par le sujet serait que le sujet
ne voudrait jamais assumer l'agressivité, ou qu'il serait agacé par la rigidité du dispositif !
En fait l'auteur avoue par là qu'il ne cesse de ramener lui-même le sujet à ce thème.
Comme si c'était un thème central !
Comme si agacement et ironie n'étaient que manifestations agressives, ce qui n'est pas le cas,
et que d'autre part l'agression peut être provoquée par d'autres sentiments, y compris l'amour.
Dire que l'ironie est par nature agressive est incompatible avec ce fait qu'elle est, avant tout,
et bien loin de toute agressivité, un mode de questionnement, et que même si celui-ci
comporte un élément agressif, il est secondaire.
Bon. C'est mon dernier mot sur cette conception de la relation d'objet.

Revenons à la question fondamentale, celle d'où partir, et à laquelle nous devrons aboutir,
du fait que toute l'ambiguïté de la question autour de l'objet, et de son maniement dans l'analyse,
se résume à : L'objet est-il, ou non, le réel ? à quoi nous arrivons aussi bien
par intuition immédiate que par le vocabulaire dont ns ns servons : symbolique, imaginaire, réel ..
Que veut dire "la relation d'objet dans son versant d'accès au réel doit être obtenu en fin d'analyse" ?  
Est-ce un réel à trouver dans un objet ? ou un objet que serait à trouver dans le réel ?

C'est saillant ds l'expérience analytique, que toute la dialectique du développement individuel
et toute la dialectique de l'analyse, tournent autour du phallus, qui devient un objet majeur.
Et qui n'est pas le pénis, attention !
On ne peut pas dire que le phallus n'est pas un objet prévalent, dont l'individu pense qu'il l'est, 
dans la dialectique analytique.
Même s'il n'a jamais formulé qu'il n'était concevable que sur le plan imaginaire, cela surgit
à toutes les lignes de Freud à une certaine date, ou les réponses de Deutsch, Klein, Jones.


Avant de voir comment la notion de phallicisme implique la catégorie de l'imaginaire,
demandons-nous quelles sont les positions réciproques de l'objet et du réel. Le réel d'abord :

Les conditions de l'expérience étant très artificielles, la situation n'est pas simple : pour théoriser
il faut se référer au réel alors que nous ne partageons pas la même notion, maniement, ou usage.
Disons qu'il s'agit d'abord de l'ensemble de tout ce qui se passe effectivement.
= Wirklichkeit en allemand, qui implique toute possibilité d'effet, de Wirkung.
C'est l'ensemble du mécanisme. La traduction française le rend mal, alors que c'est à cette notion là
de réalité que les psychanalystes doivent être introduits. La tradition mécano-dynamiste datant du 18e
qui réfère ce qui se passe au niveau mental à quelque chose de matériel n'a aucun intérêt.
C'est une succession d'effets avec leur ordre propredans une perspective énergétique. 
C'est dans ce sens que Freud l'emploie.

Mais la matière exerce une fascination telle sur l'esprit médical que même dans l'analyse
des médecins s'appuient sur une réalité organique : besoin de réassurance, comme toucher du bois
ou cantonner cette énergie à celle qui sort de la machine qui remonte le Rhin. Or l'énergie
ne nous intéresse qu'à partir du moment où elle est accumulée.
Les machines peuvent toujours s'animer par la propulsion venue du fleuve, l'énergie et la force
sont d'un ordre différent : il faut être fou pour vouloir retrouver dans ce qui est accumulé à la fin
comme élément possible de Wirklichkeit quelque chose étant là de toute éternité : ce n'est pas ça.

Ce besoin de confondre le stoff/impulsion/tendance/flux, avec ce qui est en jeu dans l'exercice de
la réalité analytique, est une méconnaissance de la Wirklichkeit symbolique qui est organisation,
 structure, ou conflit d'éléments qui se composent et s'édifient sur une autre portée énergétique.
 Conserver le besoin de parler d'une réalité dernière comme si elle n'était pas dans l'exercice même
 c'est de la superstition, c'est une séquelle du postulat organiciste qui n'a aucun sens,
c'est méconnaître que nous nous déplaçons, en psychanalyse, dans une réalité particulière.

La notion de réalité dont on fait usage dans l'analyse est mise en jeu dans un double principe,
principe de plaisir + principe de réalité, s'exerçant de façon réelle, que l'analyse doit démontrer.
Opposer les deux termes fut fécond ==> introduction système primaire / système secondaire
ds l'ordre psychique. Mais aujourd'hui ? L'enfant qui dit que le roi est nu est-il un génie ? un benêt ?
est-il féroce ? Personne n'en saura jamais rien. Juste que c'est quelqu'un de libérateur.

Cela arrive de temps en temps : des analystes, qui ont l'espèce d'intuition primitive que ce qu'on disait
n'explique rien. C'est arrivé à Winnicott avec l'objet transitionnel, la transition d'objet :
il fait remarquer qu'on s'intéresse de plus en plus à la fonction de la mère comme décisive dans
l'appréhension de la réalité par l'enfant. C'est à dire qu'à l'opposition dialectique impersonnelle
des principes (plaisir et réalité), on a substitué des acteurs : même si les sujets sont idéaux,
on en vient à une sorte de figuration, un guignol imaginaire.
Nous avons le principe de plaisir avec une certaine relation d'objet (la relation au sein maternel)
et le principe de réalité au fait que l'enfant doit apprendre à s'en passer.

Winnicott fait remarquer à quelles conditions tout se passe bien. Quand ça va mal, c'est attribué
à une anomalie primordiale, la frustration, le terme devenant un terme-clef au point que,
pour que l'enfant ne soit pas traumatisé la mère doit opérer en étant là au moment qu'il faut :
placer, au moment de l'hallucination délirante de l'enfant, l'objet réel qui le comble.
C'est à dire qu'au départ de la relation -idéale- mère/enfant il n'y a pas distinction entre
l'hallucination du sein maternel qui surgit par principe du système primaire, et la rencontre
de l'objet réel dont il s'agit. Si tout se passe bien l'enfant n'a donc aucun moyen de distinguer
- la satisfaction fondée sur l'hallucination liée au fonctionnement du système primaire
- l'appréhension du réel qui le comble, et le satisfait de manière effective.
Et la mère apprend alors progressivement à l'enfant à subir les frustrations et du même coup
à percevoir, sous la forme d'une tension inaugurale, la différence entre la réalité et l'illusion.
Différence qui s'installe par la voie du désillusionnement quand, de temps en temps,
la réalité ne coïncide pas avec l'hallucination qui surgit du désir.

Ce que fait remarquer Winnicott c'est que dans une telle dialectique on ne peut rien élaborer qui
aille plus loin que la notion d'un objet strictement correspondant au désir primaire.
Dans une telle dialectique, incarnée dans 2 acteurs réels, l'extrême diversité des objets,
objets instrumentaux ou fantasmatiques
qui interviennent dans le champ des désirs humains, est impensable.
Et, c'est un fait d'expérience nous voyons apparaître même chez le plus petit enfant
ces objets, dits par Winnicott transitionnels, parce que nous ne pouvons pas dire de quel coté
ils sont dans la dialectique réduite, et incarnée, de l'hallucination et de l'objet réel.

Tous les objets de jeu de l'enfant sont transitionnels : l'enfant fait des jouets avec tout ce qui
lui tombe sous la main, et ils sont transitionnels. Pas besoin de se demander s'ils sont + subjectifs
ou + objectifs, ils sont transitionnels et, ce que ne dit pas Winnicott, ils sont imaginaires.

Dans leurs travaux pleins d'hésitations et confusion, les auteurs cités plus haut, cherchant
à s'expliquer l'origine d'un fait (par ex l'existence d'un fétiche sexuel), sont amenés à ces objets
parce qu'ils cherchent les points communs entre l'objet chez l'enfant, et le fétiche des exigences
objectales de la satisfaction sexuelle : alors ils épient chez l'enfant le maniement d'un objet
dérobé à la mère (mouchoir, coin de drap ou autre partie de réalité à sa portée) dans une période
appelée transitionnelle mais pas intermédiaire, puisque bel et bien permanente ds le développement
En confondant les 2 types d'objets, ils évacuent le fait qu'il y a une distance entre
la première apparition de l'objet en tant qu'imaginaire,  et l'érotisation d'un objet-fétiche.

En ne tenant pas compte de cette distance, ils oublient (et ça les oblige à ces supplémentations)
qu'un des ressorts les + essentiels de l'expérience analytique, dès le début,
c'est la notion du manque de l'objet.
Jamais, dans notre exercice concret de la théorie analytique, nous ne pouvons nous passer
de cette notion centrale, ce ressort même de la relation du sujet au monde.

Dès le départ l'analyse, l'analyse de la névrose commence par la notion paradoxale de castration.
La Castration la frustration et la privation sont trois choses non équivalentes.

La notion que nous avons de la frustration quand nous l'utilisons, est celle d'un dam : un tort, un
dommage, une lésion imaginaire qui ressort du domaine de la revendication : quelque chose
qui est désiré n'est pas tenu parce que c'était sans référence toute possibilité de satisfaction
ou d'acquisition. La frustration est du domaine des exigences effrénées et sans loi.
Le plan sur lequel se situe cette catégorie du manque est celui du dam imaginaire.

Quelle est la différence avec la privation ? Jones ns dit qu'elles sont éprouvées de la même façon
ds le psychisme. Nous nous référons à la privation dans le cadre du phallicisme, l'exigence
du phallus comme point majeur de tout le jeu imaginaire,
dans la progression conflictuelle de l'analyse du sujet, nous dit Freud.
Or on ne peut parler de privation que dans le réel, qui n'est pas l'imaginaire.
L'exigence phallique ne s'exerce pas par là, car un être présenté comme une totalité
ne peut pas se sentir privé de quelque chose que, par définition, il n'a pas. Ainsi la privation,
dans sa nature de manque, est essentiellement un manque réel. Un trou.

Qu'en est-il de la castration ?
Elle a été introduite par Freud de façon absolument coordonnée à ce qu'il y a de fondamental
dans l'interdiction de l'inceste et la structure de l'OEdipe. Par une espèce de saut mortel
il a mis au coeur et de l'expérience, et de la crise décisive, formatrice, majeure, qu'est l'Oedipe,
cette notion si paradoxale de castration, qui se classe ds la catégorie de la dette symbolique.
Quel émerveillement, après-coup, et de ceci, et que nous ne songions qu'à n'en pas parler !

=> dam imaginaire,  absence réelle,  dette symbolique,
voilà ce qui nous permet de situer ces trois termes de référence du manque de l'objet.
Qu'est-ce que l'objet qui manque, à ces trois niveaux ?

Au niveau de la castration/dette symbolique ce qui manque N'EST PAS UN OBJET REEL.
Ce que sanctionne la loi de la castration symbolique  N'EST PAS UN OBJET REEL. Ce n'est pas
la loi de Manon où celui qui a couché avec sa mère doit se les couper et filer vers l'Ouest jusqu'à
ce que mort s'ensuive. Ces choses sont excessivement rares, elles sont d'un ordre qui n'a rien
à faire avec notre expérience et les mécanismes psychiques structurants qui y sont mis en jeu.
L'objet, dans la castration dont il s'agit en psychanalyse, est imaginaire : il s'agit donc de
castration symbolique d'un objet imaginaire

La communauté entre caractère imaginaire du manque dans la frustration et caractère imaginaire de
l'objet de la castration (manque imaginaire de l'objet) a fait croire qu'avec la notion de frustration
on pouvait aller au coeur des problèmes. Or manque et objet ne sont pas forcément au même niveau.

Même si la frustration est en elle-même imaginaire, c'est toujours d'un objet réel que l'enfant,
par exemple, comme sujet élu de notre dialectique, est en mal. Cela montre qu'il faut un certain
maniement métaphysique des termes quand on se réfère au critère de réalité.

Et l'objet de la privation n'est jamais qu'un objet symbolique car comment un objet peut-il
ne pas être à sa place ? Cela ne veut rien dire au niveau du réel, ce qui est réel est toujours à
une place, il porte sa place à la semelle même de ses souliers, même si on le dérange. L'absence
de quelque chose dans le réel est donc purement symbolique : c'est parce que nous le définissons
par une loi qui dit que ça devrait être là, qu'un objet peut manquer à sa place. Quand on dit d'un livre
de bibliothèque qu'il manque à sa place, il y est par principe invisible, même s'il est tout à coté, et le
bibliothécaire vit dans un monde symbolique ==> quand nous parlons de privation, en psychanalyse,
il s'agit de rien d'autre que d'un objet symbolique.
Cela paraît abstrait, mais cela aidera à détecter les mauvaises solutions données à de faux problèmes.
On fait des efforts désespérés pour rompre cet intolérable qu'est l'évolution absolument différente
de la sexualité chez l'homme et chez la femme, et tenter de ramener les 2 termes à 1 seul principe.
Or il existe dès le départ quelque chose qui permet de concevoir clairement pourquoi l'évolution
est différente entre les deux sexes.

Avec le manque, et l'objet, une autre notion trouvera sa place : celle de l'agent.
La référence à la triade imaginaire mère/enfant/phallus doit être complétée avec la notion d'agent
qui joue un rôle dans la manque de l'objet.
Par exemple s'agissant de la frustration, si nous supposons que l'agent c'est la mère, est-ce un agent
Symbolique ? Imaginaire ? Réel ? Et l'agent de la castration ? et   de la privation ? I ? S ? R ?

Je laisse ces questions ouvertes, la notion d'agent débordant celle des seuls rapports entre
l'objet et le réel, et des catégories de l'imaginaire et du réel, même si elle nous est suggérée par
le début de la construction du phallus.


-  fin de la deuxième leçon  -

La suite est là :
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