samedi 17 novembre 2012

De l'analyse finit, de l'analyse reste infinie.


                                    
                    Freud a évoqué tout au long de son oeuvre la question de la fin de l'analyse, avant tout dans les termes d'un objectif thérapeutique, ne l'abordant vraiment qu'à la fin de sa vie. Gérard Pommier, qui tente de dégager ce qui peut logiquement se dénouer de ce qui restera indéfini, nous permet de délimiter ce qu'on peut attendre de l'invention freudienne.

                      Dans un style excessivement dense, il présente son élaboration en cinq parties :
-      Introduction (positions du problème, le fini et l'infini, l'inconscient et le ça)
- I.   Analyse infinie (lecture littérale du savoir inconscient, effet thérapeutique de l'acte)
- II.  Analyse finie (positions et constructions du fantasme, interprétation)
- III. Moment de conclure et incidences (éthique et fin d'analyse, désir de l'analyste, écueil de l'inhibition)
- IV. Fin de l'analyse, sublimation (sublimation et acte créatif, éthique/esthétique, psychose)


                                                      I N T R O D U C T I O N

                                                         Positions du problème

               La psychanalyse tire sa vigueur moins des institutions et des hommes qui la représentent que de l'inconscient lui-même, incontournable dès lors qu'il est reconnu.
               Cependant certains des problèmes qu'elle pose, ses objectifs, ses résultats, restent partiellement obscurs. Ses officiants expliquent son effet selon des schémas qui différent. Elle reste inclassable, suspecte, les écoles de psychanalystes se sont pour certaines repliées sur des citations dogmatiques, d'autres érigent un fonctionnement hiérarchique qui s'apparente à celui d'une secte, dans un champ que contradictions et incohérences continuent de traverser : le tenant de l'affect et du corps méprise les allumés du mathème qui se gaussent du maniaque du signifiant ignoré du détective es traumatisme précoce ....
                Les comptes rendus cliniques, le succès thérapeutique, les paroles de patients ne peuvent faire preuve car l'analyste ne peut pas être exhaustif, il doit choisir parmi les phrases entendues. De plus l'expérience ne peut jamais être répétée deux fois de façon semblable pour le même analysant, et elle diffère toujours d'un cas à l'autre, ce qui rend les démonstrations invérifiables.
                 Pourtant à travers ce qui se répète dans l'expérience une structure peut se formaliser.
                 Mais chaque analyste l'utilisera à sa manière, selon des critères qui pour une part lui
échappent car sa logique, aussi loin qu'il aille, est au service d'une position subjective qui la détermine :
ainsi ce qu'il ne sait pas aussi détermine l'usage à faire du savoir.
                  La place de ce non-savoir est importante, et son efficacité réglée a pu faire douter de la validité de l'effort théorique : en effet cette efficience d'un "non-savoir", les effets thérapeutiques dont on ignore le ressort, ça paraît scandaleux. C'était vrai pour Freud, et c'est toujours vrai pour chaque analyste. Leur savoir "retarde", en ce sens qu'il y a un temps de retard avant qu'il reconnaisse ce qu'il a fait, et d'autre part ce qu'il sait va progresser dans l'après-coup de son acte.
                 La longue expérience n'est pas l'essentiel pour entendre chaque nouvel analysant. Elle peut compter dans l'effet de contraste entre la nouveauté de chaque parole par rapport à l'expérience passée, mais dans la mesure où ce qui se vérifie à chaque fois est l'inutilité de l'expérience puisqu'elle s'auto-détruit dans l'acte qu'elle prépare. Un analysant ne peut faire entendre ce qui lui est propre que si son symptôme, ce qui cloche dans sa parole, échappe à tout schéma préétabli.
                 Mais de même que cette notion que le savoir, (expérienciel ou livresque) a comme résultat immanquable de rendre sourd à toute nouveauté, appelle des précisions,
                        le "non-savoir" nécessaire à l'efficacité de la cure dont il est question ici appelle aussi des précisions : il ne s'agit pas d'ignorance. Il ne s'agit pas non plus de la méconnaissance du névrosé à l'égard de lui-même et de ses symptômes, que l'analyse lui permettra de situer.L'analyste lui est prévenu des identifications imaginaires auxquelles s'est accroché son "moi". Il ne se reconnaitra pas dans le père débonnaire ..
                       C'est un "non-su" sur le moment extrême où l'analysant cesse de s'identifier aux images chéries de son passé qui le tirent en arrière et le rendent malade. Donc la fin de l'analyse, moins prescription sans retour des identifications imaginaires que coup sans remède porté aux idéaux qu'elles campent.

                               ...........................  à suivre







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