samedi 3 août 2013

4. .. Fiamma Luzzati .. son avventura, et les rêves des femmes.




Une femme pour une chose, pas la même femme pour une autre chose.
Il y a quelques dizaines d'années, pas si longtemps, donc, il y avait mamans ou putains, point.
Vierge ou Pécheresse c'est exactement du même tonneau, je dirais même dans le droit fil,
de même qu'aujourd'hui emburquée ou pute pour certains.
Cela permet à certains acheteurs de trier entre la bonne marchandise et les fruits pourris.
L'étiquette est dans l'esprit des étiqueteurs, qui trouvent cela commode à tous points de vue.

Pourtant mon être-femme à moi, par exemple, intègre que j'ai une tête, et un ventre, et que,
même s'il y a entre les deux des interférences, même si je ne fais pas les mêmes choses avec,
je tiens à l'expression des deux, je tiens à en user à ma façon, compte-tenu de l'autre et de la loi.
J'ai des bras aussi, ce que j'en fais étant strictement hétérogène à ce que je fais de mon ventre.
D'aucuns affirment que bras et ventres de femmes c'est du pareil au même.
Je n'en finit pas, quant à moi, de méditer sur cette "pensée" de l'année.
De l'année ? du millénaire, oui, et des siècles des siècles, même.
D'une catégorisation radicaliste à une indifférenciation dissolvante,
mais toujours, toujours, le même épinglage : sans nuance.

Revenons à nos femmes du dessin, à notre mère de famille croisant une intellectuelle.
De notre mère poule aux yeux grands ouverts qui doit contenir tout son monde sous son regard,
au risque qu'il se perde, à notre intellectuelle qui ne le voit pas, plongée qu'elle est, momentanément,
dans son coffre-à-mots, bien utile aussi pour le penser, ce monde. C'est la typologie en général,
la réduction des femmes à 2 types suggérée par le dessin** qui m'a donné l'idée de cet article.
La mère de famille ou La intellectuelle .. Lafemme-ceci ou Lafemme-cela ..
Alors qu'existe en une seule, en même temps ou successivement, être-ceci et être-cela.
Ventre des femmes, cerveau des femmes, bras des femmes, rêves des femmes ..

C'est pour cela que j'aime Jacques Lacan et Bruno Bettelheim,
en tout cas des choses qu'ils ont dites :

Jacques Lacan avec "LA femme n'existe pas" a asséné qu'on ne peut pas dire que LA femme
est exclusivement-ceci ou exclusivement-cela, que LAFemme, produit imaginaire, n'existe pas,
mais qu'existent les femmes, avec leurs points communs et leurs irréductibles différences.
A ce sujet je parlerai un jour d'un livre d'Antoinette Fouques où, emportée par son discours
d'être-féministe, fait à ce sujet un monumental contresens, formidablement signifiant.

Et Bettelheim, quand il analyse les Mères telles que décrites dans les contes de fées,
et nous explique que la mère toute-bonne et la mère toute-mauvaise n'existent pas dans la réalité,
qu'il s'agit d'une catégorisation imaginaire passagère nécessaire à l'enfant
qui construit son psychisme : il y a une courte étape, quand il s'aperçoit que sa maman toute-bonne
lui refuse certaines satisfactions, où il ne peut concevoir que ce soit la même personne.
Alors, imaginairement, il opère une sorte de clivage, il imagine que "ce n'est pas la même".
C'est une opération psychique obligée, un mécanisme qui va lui permettre d'intégrer la réalité :
que c'est la même maman qui, en même temps, est toute-bonne, et ne permet pas tout.
C'est un élément du développement de la capacité à distinguer les registres différents
 que sont l'imaginaire, le réel, et le symbolique.

Différenciation qui s'appliquera aux papas, bien sûr, puisque "Père" se décline en trois fonctions :
le père dans sa fonction imaginaire, dans sa fonction réelle, dans sa fonction symbolique.


J'ai vu un très beau film, où évolue un adolescent qui réussit, grâce à son entourage,
la différenciation -un moment perturbée- des registres Imaginaire/Réel/Symbolique.
Le père Imaginaire, c'est une image de père, forgée à partir de ce qui traîne dans les discours,
père rêvé, embelli, père de cinéma intérieur.
Le père Symbolique n'est pas non plus une personne, c'est une fonction assumée,
assumée psychiquement par l'homme qui a donné la vie.
Et le père Réel c'est le papa du quotidien, la personne à qui on a affaire dans la réalité.

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lundi 15 juillet 2013








      En cliquant sur le libellé LACAN, séminaire LA RELATION D'OBJET dans le bandeau sous le titre du blog on fait apparaître le message "La relation d'objet, leçon 11, le phallus et la mère inassouvie"
      Ensuite vient le sommaire des leçons qui précèdent la leçon en question.
      Ce qu'on appelle "Le séminaire de Lacan" c'est l'enseignement oral qu'il a donné pendant près de 30 ans dans divers lieux, année après année. Enseignement jamais écrit. Nous le connaissons parce que certains de ceux qui l'écoutaient ont pris des notes, qu'ils ont ensuite retranscrites, raison pour laquelle toutes les publications quelles qu'elles soient sont des transcriptions.
      Ce que Lacan a écrit s'appelle "ECRITS" : un recueil de textes, un gros pavé, une jouissance.
      Cet enseignement était fait pour des praticiens : des médecins psychiatres, des psychologues, des philosophes aussi, qui inscrivaient leur pratique dans la théorie lacanienne du retour à Freud, que les anglo-saxons, notamment, déforment.
      On entend aujourd'hui des non praticiens du psychisme regretter ne "rien comprendre" à Lacan.
Ma foi, ne pas comprendre une pratique qui nécessite des années d'apprentissage me parait la moindre des choses. Certains y arrivent pourtant, qui sont poussés par le désir de savoir.
      A ceux-là, s'ils se demandent par où commencer, je dirais que ce qui donnera la plus grande solidité à leurs connaissances, c'est de lire les articles de Freud,d'abord, dans leur chronologie.
       Olivier Douville (Chronologie de la psychanalyse du temps de Freud 1856-1939) en fait un recensement passionnant.
      Ensuite seulement lire les séminaires de Lacan, et se reporter aux "Ecrits" dans leur chronologie.


      En décidant de faire, sur ce blog, des "comptes rendus de lecture", j'ai choisi de commencer avec
un des premiers séminaires de Lacan. Et de simplement reprendre les leçons, une à une, en écrivant ce que j'en ai compris.
      Le séminaire de 1956/57 comprend 27 leçons. Telles qu'on les lit ici elles ont des titres, et sont regroupées en 5 parties thématiques, titrées elles aussi. Lacan lui-même n'a jamais fait cela.
      Ce "saucissonnnage" dans la continuité de l'enseignement annuel de Lacan est le fait de son exécuteur testamentaire Jacques-Alain Miller (JAM). C'est discutable comme procédé, mais pour quelqu'un qui débute dans la lecture des séminaires, d'une part cela aide à se repérer, d'autre part cela montre l'implacable, la formidable continuité d'une prodigieuse pensée clinique à l'oeuvre : non seulement à l'intérieur de chaque séminaire, mais de séminaire en séminaire.
      Suit un texte, qui est un compte rendu d'une leçon : ci-dessous la leçon 4 du séminaire de 1956/57.
      En cliquant sur LACAN, séminaire LA RELATION D'OBJET c'est la dernière en date des leçons que je travaille qui s'affiche. Elles se suivent donc dans leur ordre inverse : pour lire la première il faut descendre, descendre, descendre ..
      ou bien aller dans DIACHRONIE : 2011, octobre, 1 ère leçon, etc.

samedi 29 juin 2013

23 ème séance : Oui, le temps est venu.


Il s'avère que ce blog fut un exercice très personnel, aussi.

J'avais pressenti quelque chose de ce genre, à un certain moment qu'il faudra que je retrouve.
J'avais alors modifié le titre "Divan, fauteuil et gargoulette .. un passage vers la psychanalyse",
pour "Divan, fauteuil et gargoulette .. et passe."
Puis il y a eu une précipitation, suffisamment radicale pour me déstabiliser,
 lors de mon élaboration-rédaction de la 20 ème séance,
et quelque chose s'est précisé, finalement, dans les deux séances suivantes.

J'en suis là, depuis que s'est posé la question du temps venu, d"animer les pierres".
" Là ",
c'est plus loin que je ne suis jamais allée, vers l'origine.
Grâce à vous, que je suppose, puisque j'ignore si vous êtes un, dix, et si même vous existez.

A partir de maintenant je vais être plus didactique, mais je prendrai appui, pour ce faire,
sur ce que fut cet exercice : l'expérience d'un dire, guidé par la psychanalyse, en séances, et Adressé.
La prochaine séance sera en même temps
une terminaison, car appuyée sur un bouclage, et sera la fin d'un certain style d'adresse,
une prolongation, car les nouveaux messages s'appuieront toujours sur ce dire déjà produit,
et un commencement, car je vais tenter d'en tirer un savoir, et des enseignements..
De l'expérience d'un dire à sa théorisation, pour un retour à l'expérience, modifiée.
C'est mon intention.
C'est dans cet esprit que je suis en train d'élaborer cette prochaine séance, la 24 ème.
J'ignore le temps que cela va me prendre, ayant un peu de mal, pour l'instant,
 à ordonner les choses pour les rendre transmissibles.

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Dessine-moi une gargoulette ..

pascal-cessou-gargoulette-n-4939046-0.jpg
galerie.creation.com





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mercredi 12 juin 2013

22 ème séance : animer la pierre.



Le moment est venu, d'animer les pierres ?




De dire que "pierre" n'est qu'un son,

de dire que ce n'est qu'un mot qui, bien qu'appelant certaines images,
est en fait une porte .. dans le langage même.
Une porte dans le langage, qui ouvre .. sur d'autres mots.

Dire que c'est de mot en mot qu'on s'avance vers le passé,
pas jusqu'au bout, toutefois, pas jusqu'à l'originaire, qui garde énigme et .. attrait,
et que, de la même façon, de mot en mot, on en revient.


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dimanche 9 juin 2013

21 ème séance : Ni d'ici, ni d'ailleurs. Divagations.





J'hésitais à mettre cet article dans la rubrique 'Séance après séance', ne voyant pas,
au premier abord, dans ce qui me poussait à titrer "Ni d'ici, ni d'ailleurs" ce qui pouvait faire chaîne,
du coté des signifiants, avec l'article précédent "Pétrifier, et après ?" 
J'avais titré "Pétrifier, et après ?" suite à une remarque sur l'article "La chose primitive" :
  "ça fait beaucoup de pierres, tout ça." m'a-t-on dit.
Effectivement, à première vue, toutes ces pierres, dans ces deux articles. Pierres ? depuis quand ?

Notons que dans cette phrase il y a aussi "ça", et deux fois. L'inconscient freudien.
Or c'est dans "ça" que, pour moi, se pose la question de la pi err e, entre autres questions.
"ça", qui est présent dès la première ligne du blog, et dans le titre, aussi.
Ceux qui ont la passion des fouilles peuvent se reporter à l'article "Je reviendrai",
où il est possible de lire, dans ce qui s'entend, quelque chose.
Fermons cette piste du ça qui (bien que l'étant toujours) n'est pas à l'ordre du jour,

l'ordre du jour étant "Ni d'ici, ni d'ailleurs".
J'ai choisi pour illustrer l'article un tableau de G. Richter, à cause de quelques mots de lui
sur la peinture abstraite, dont on entend dire qu'on n'y "voit rien", qu'on n'y "comprend rien",
et que ces mots peuvent aussi s'appliquer à l'inconscient :
dans la peinture abstraite il s'agit de "visualiser une réalité que nous ne pouvons ni voir, 
ni décrire, mais dont nous pouvons néanmoins conclure à l'existence."
Cela rejoint les thèmes de "ce qu'on voit" et du "ça" du début de l'article, car
ce que Freud nomme "ça" et Lacan "Réel"  c'est l'inconscient,
qu'on ne voit pas, mais qui existe.

L'expression "Ni d'ici ni d'ailleurs" me vient d'un site où j'ai atterri  ce matin, de clic en clic :
"Terres de femmes", et une question qui m'est venue en le parcourant :
 "Mais où est ma terre, à moi ?", et une réponse : " Ni ici, ni ailleurs ".
Par ailleurs (!) j'avais posté vers midi, sur un site (c'est matinée internet) un commentaire d'humeur
qui m'avait laissée dans un questionnement : "mais d'où je parle, moi, là , pour venir m'immiscer ici ?"

J'en étais là, en préparant mon repas : "où est ma terre" .. "d'où je parle" .. "ni d'ici ni d'ailleurs" etc
quand m'est venu aux lèvres : "qu'ils disent !" renvoyant ainsi sur l'autre, dans l'espace public,
 le tourment qu'il me cause, cet autre, semblable à moi pourtant,
 du fait que quelques uns de mes ancêtres on fait, dans l'espace-temps,
un petit crochet historico-géographique,
 et qu'en conséquence il n'y a pas de consensus sur là d'où je suis, sur où est ma terre, à moi,
certains m'accusant (de "mise en accusation" au sens juridique, avec procès, lapidation, et tout)
de ne pas être d'ici, mais d'ailleurs, et que cet ailleurs se verrait à la couleur de mes pieds,
d'autres m'accusant (de "mise en accusation" au sens juridique, avec procès, lapidation, et tout)
de ne pas être d'ailleurs, mais bien d'ici, et que mes origines ne sont pas "là-bas".

Comme si je pouvais choisir entre ma mère et mon père, ou entre mes fils,
ou entre ma terre natale et la terre de mes ancêtres. Il y a de l'impossible.

Voilà ce qui s'est amalgamé, ce que je peux dire des associations de ces dernières heures,
qui m'ont conduite à venir ici pour en fixer quelque chose.
Une suite d'idées suffisamment pregrantes
 pour m'empêcher de persévérer dans la tentative de regarder un documentaire-télé en déjeunant.
des associations d'idées qui ont pris le caractère d'urgence qu'elles revêtent quelquefois,
quand on on a l'impression de tenir quelque chose, qu'on est sur le fil d'un savoir,
et qu'il faut le noter.
Quelque chose s'est ouvert, puis refermé, et dont la trace est cet article.
 Car même si le sout err ain, cet inconnu absolu, à peine éclairé s'est de nouveau obscurci,
à cause de "pierre", et de "terre", et de la question qui en résulte,
l'opération a laissé un reste : des mots et des sons, qui en appellent d'autres.



http://terresdefemmes.blogs.com/
                           http://www.tate.org.uk/art/artworks/richter-abstract-paintinf-726-t06600


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