samedi 23 novembre 2013

Non.



L'époque serait à la médiatisation de tout, de n'importe quoi, et de n'importe qui.
Et bien non.
Les enfants sont protégés par le droit français, et par le droit international,
contre toute immixtion dans leur vie privée.
Leur famille, leur domicile, le dévoilement de leur image, de leur identité visuelle,
la diffusion de leur nom ou la mention de leur adresse,
c'est à dire tout ce qui permet de les reconnaître
est une violation du droit de tout enfant à être protégé.
Sauf dans le cas de son intérêt prioritaire, par exemple si on le recherche pour le protéger,
aucun adulte n'est légitimé à le désigner à la connaissance du public.
Pourtant c'est ce que fait Christiane Taubira comme si elle -même était une petite fille
qui pleurniche pour ce que lui a fait une autre petite fille.
A-t-on jamais donné, et publiquement,
les indications permettant d'identifier un seul des enfants roms dressés pour voler ?
ou un seul des enfants soldats enrôlés dans les armées jihadistes pour tuer ?
Quelqu'un les a-t-il personnellement agonis d'injures et salement traités dans l'espace public ?

En France, un comédien en a perdu la tête au point d'exécuter publiquement une enfant,
pour se rouler aux pieds d'une femme oublieuse, pour le coup,
de son statut d'être humain adulte et policé.
François Morel fait de même : sa remontrance publique est une agression caractérisée.
La médiatisation et la désignation d'un enfant, instrumentalisée dans l'intérêt particulier d'un adulte,
ou pire, de plusieurs,
l'utilisation d'un enfant pour le propre compte d'un adulte,
ou pire, de plusieurs,
est illégale, et est du coté du sadisme et de la jouissance perverse.

Ces adultes oubliant qu'ils sont des adultes et traitant avec des enfants, ou traitant des enfants
en niant la différence des générations, oubliant qu'ils sont adultes et les enfants des enfants,
comme François Hollande avec Léonarda, ont perdu l'esprit.
Etre investi des plus hautes fonctions étatiques à titre personnel,
disposer des fonctions régaliennes, de l'autorité sur les administrations de justice, de police,
disposer de la force de frappe d'une nation, et fondre sur une petite fille,
je n'ai jamais vu cela nulle part,
en aucun temps ni aucun lieu, parce que même là où cela a existé,
les médias cannibales ne sont pas venus prêter main-forte aux bourreaux.

Ceux-là pourront bien faire toutes les grimaces qu'ils voudront,
se draper dans toutes les "hautes et belles" causes que voudront bien leur servir leurs complices,
ils resteront à jamais de cyniques irresponsables.

Serait-ce là ce que nous avons gagné au change ?
Passer de la chape de plomb de la "Nuit sécuritaire", au sol qui se dérobe sous nos pieds ?
Avec pour chaque président l'adjonction, à ses cotés, d'un autre mis en avant comme symbole,
censé "représenter" son style de gouvernance ?


De Nicolas Sarkozy se flanquant de Brice Hortefeux pour piloter l'Intérieur,
 et de Rachida Dati pour faire passer ses réformes,

à François Hollande se flanquant de Christiane Taubira pour faire passer ses réformes,
et de Manuel Valls pour piloter l'Intérieur ?

___


vendredi 15 novembre 2013

Rafah Nached a été libérée par le régime syrien.


Emprisonnée en septembre 2012, la psychanalyste Rafah Nached  
a été libérée mercredi soir par les autorités syriennes, qui ont décidé de relâcher
1180 détenus "impliqués dans les événements et qui n'ont pas de sang sur les mains".
Arrêtée au moment où elle allait prendre l'avion pour venir en France 
pour l'accouchement de sa fille, Rafah Nached, 66 ans, avait été accusée
"d'activités susceptibles de déstabiliser l'état".
Francophone, diplômée de psychologie, elle a été la première psychanalyste à exercer en Syrie.

Plus :

dimanche 3 novembre 2013

12. Bifurcation.


****

Contrairement à ce que j'ai cru tout d'abord, et évoqué dans l'article précédent (*)
 il s'avère que sur la scène du théatre politique c'est Jean-Luc Mélenchon qui a amalgamé
certains chiffres (vingt-mille contre un million) et certains signifiants ("roms" contre "pieds-noirs")
pour évoquer diverses populations venues s'agréger au territoire français.
Eva Joly n'a fait que répéter les mots de celui qu'elle veut bassement séduire,
en vue d'un projet bassement électoraliste pour continuer à bassement jouir de sa position.
Tenter d'analyser ce discours comme étant le sien était déjà intéressant en soi,
compte-tenu par exemple des incidences autour de "Norvège", "Verts", "énergies propres",
en opposition au mot "sale" qui ne m'est pas venu à l'esprit, à moi non plus, par hasard,
ce n'est que partie remise.
Le questionnement prend une autre couleur si les mots sont ceux de Jean-Luc Mélenchon,
qui est pied-noir, mais sans-l'être. 
Questionnement autour de l'identitéde l'identification, de l'amour-haine, de l'idéal.

Retour à Eva Joly :
sur un plan plus prosaïque et phénoménologique, ce qu'elle annonce dans cet interview
c'est son désir à elle de continuer à être à cette place où il faut croire qu'elle se trouve très bien.
Pour cela elle a un projet :
agréger des populations vertes (EELV) à des populations rouges (FDG).
C'est pour elle une impérieuse nécessité car il en va de sa continuité d'être, de sa vie sociétale :
son désir ?
que ça se greffe, que ça s'amalgame, que ça fasse tout, que ça fasse bloc. Identitaire.

De ce fait, telle que nous la voyons et l'entendons, là, dans cet interview,
elle ne fait rien que draguer ouvertement et mettre à nu son désir.
Et que choisit-elle, cette verte, pour séduire les rouges 
De se mettre dans la position de "flatter/séduire le chef", et pas n'importe comment,
mais carrément en faisant sien le discours mélenchonnien, en se l'amalgamant,
Et en ne "choisissant" pas n'importe quels signifiants, mais ceux qui évoquent ..
une histoire d'agrégation de populations disparates.

Voilà qui relativise, dans la bouche d'Eva Joly, l'opposition "roms/pieds-noirs" en tant que par là
elle ne fait que poursuivre son désir, qui "n'a rien à voir".
Mais en tant qu'elle est un personnage public qui produit des discours publics et intentionnels,
nous pouvons nous demander, a fortiori si nous sommes touchés, ce qu'elle a voulu dire par là ?
Rien, en fait, car l'intention n'est pas le désir.
Mais alors, son sentiment véritable concernant les uns et les autres ?
les roms, les pieds-noirs, et "alle" (norvégien) autant que nous sommes ?
Et bien derrière ce discours d'envie-de-pénal*, de juge qui innocente les uns/condamne les autres,
elle les met en fait dans le même sac : tous instrumentalisés, au service de son désir à elle.
Opposés dans la forme pour servir son propre but
nous sommes tous égaux dans ce que nous valons pour elle : rien.
.
.* suivant l'expression "désir de pénal" de, il me semble, Philippe Murray.
**** http://www.alittlemarket.com/boutique/mademoizele_chiffon-132065.html


     13 décembre 2013 : on ne sait pas où est passée Eva Joly.

Les Verts en sont violets (vert + rouge) :
Cécile Duflot s'accroche à son maroquin, Noël Mamère quitte le navire.



.


vendredi 25 octobre 2013

11. Il paraît que mes pieds sont noirs.


Aux temps lointains de mon année de licence en psychologie 
nous avions eu un professeur qui, pour nous faire entendre les concepts psychopathologiques
de "projection/paranoïa/idéal du moi", nous avait montré à quel point les formations politiques
"écologistes" et "front national" étaient dans les mêmes mécanismes d'exclusion et de purification,
la haine n'étant pas l'apanage d'un groupe, mais bel et bien ce qui est partagé par tous,
comme mécanisme constitutif du psychisme, diversement déplacé ensuite.
Proférant ".. si nous ne sommes pas capables d'intégrer quelques dizaines de milliers de Roms 
alors que nous avons intégré en 62-63 un million de pieds-noirs .."  Eva Joly
nous fait l'éclatante démonstration qu'elle est ni plus ni moins que dans un délire de préférence,
nationale ou pas-nationale, au choix.
Je pourrais choisir une photo où elle est à son désavantage, elles ne manquent pas,
je préfère celle-ci où elle pose, satisfaite de se penser du coté du Bien et de l'énergie propre,
et parée des couleurs censées les représenter. 
Pourtant elle aussi est du coté du sale, en tant femme qui peut assassiner : en vert, avec le sourire,
vert-tueuse.
Eva Joly en fer-et-noir

Comment elle ou ceux qui écrivent ses discours en sont-ils venus à associer "pied-noirs" à "roms" ?
dans quelle chaînes signifiantes, dans quel imaginaire se sont-ils déplacés,
 pour y sélectionner ce qui ne fait sens que pour eux ?
Nous pouvons nous en approcher en entrant dans "la mouvance de la lettre",
chacun avec nos propres signifiants.
Pour ma part, ce qui fait pivot c'est "sale pied-noire" tombant sur l'enfant hébétée que j'étais alors.
.


mardi 22 octobre 2013

10. Monsieur Hollande devrait relire (ou lire ?) les mythes qui, dit Jacques Lacan, "'donnent du sens aux rapports entre l'homme et le monde"'.


illustration des Provensen pour «L’Iliade et l’Odyssée, récit
de la guerre de Troie et des fabuleuses aventures d’Ulysse». Ed. Cocorico 1957 -bibliothèque Vert et Plume-

C'est un jalon, que je pose, là, avec cette référence aux mythes et aux dieux,
pensant à l'Oedipe de Sophocle (où il s'agit d'accepter le "non" du Père pour avoir un nom).
En effet, en ce point de ma réflexion, pas synthétisée encore,
sur l'affaire qui a fait se précipiter François Hollande, président de la république,
dans les studios de télévision pour dire ... rien ,
j'en suis à laisser tournoyer des associations d'idées autour des thèmes de la loi
(les lois juridiques de la société civile, et la Loi symbolique, et ceux qui, ces lois,
les portent, les incarnent, ou les transmettent, ou s'en défont, ou les ignorent),
et de la circulation des mythes, ces histoires qui romancent ce qui est "impossible à dire".

Outre des considérations sur la structure ou le désir qui ne seraient qu'extrapolations hasardeuses,
outre ce symptôme qu'il donne à voir, d'annulation systématique de l'acte qui le ferait sujet,
son discours nous incite à un questionnement sur le rapport aux lois, et à la Loi.
- rapport que beaucoup repèrent, catastrophés, et qualifient : j'ai lu un terrible "poulet-sans-tête"
- rapport qu'il me semble possible de relier (dans cette optique du rapport à la loi, du rapport aux
mythes que certains disent "fondateurs"), à ce qui nous a préoccupés à l'occasion de l'autre affaire
qui a secoué l'opinion publique, aux conséquences sans commune mesure,
mais avec le même spectacle navrant de décideurs pataugeant, celle du mariage homosexuel.

Ce qui relie ces deux affaires c'est que toutes deux illustrent déni et effacement :
déni de ce que l'humanité repose sur la différence des sexes (alors que ce qui caractérise la
psychanalyse c'est la prise en compte de la différence des sexes et des générations)
(voir ma rubrique "société civile", le texte de Daniel Pendanx inspiré des travaux de Legendre)
effacement de l'histoire, des mythes des origines pourtant constitutifs du fait humain,
dont Lacan dit qu'ils "donnent du sens aux rapports entre l'homme et le monde",
dont Legendre dit qu'ils font "tenir la société .. elle-même faisant tenir les individus qui passent ..
 .. muant le vide en scène de l'origine, agençant la dialectique des deux termes qui soutiennent la vie
 (naître et mourir), c'est à dire le principe générationnel de l'humanité".

Il me semble opportun de rapprocher ces réflexions
d'une part sur l'appui structurant qui naît d'un adossement à l'histoire et aux origines (historisation)
et d'autre part sur l'atterrant spectacle de ce pouvoir qui donne à voir, pathétiquement,
et la cause, et le résultat d'un projet d'effacement des différences => déni de la différence
sexuelle, dont la mise en oeuvre dans l'école frise le délire, et par contre-coup de la différence
générationnelle, dont on a l'éclatante démonstration dans cette adresse directe, court-circuitant
l'autorité parentale, d'un président de la république proposant un plan à une fille mineure),
 d'effacement de l'histoire, par omission ou falsification,
d'effacement  des mots de la langue.
Bref, de nous "déconstruire" sur ordonnance.
Il se révèle incapable de nous faire tenir ensemble dans un cadre législatif en appui sur nos qualités
d'êtres humains structurés par le symbolique -le langage- lui-même en appui sur les différences
des sexes et des générations.

(Ma répétition du mot "appui", ainsi que mon choix du mot "adossement", dans ce dernier paragraphe
où je tente un rassemblement des idées qui me sont venues après le discours sans direction de
François Hollande, ne sont pas anodins).

.